On met les ailes

Ce matin, nous jouons dans l'ecole voisine du monastere ou nous etions hier apres-midi.
A l'aube, la petite cour est encore toute brumeuse. Nous voyons rentrer les quelques 500 enfants dans leurs classes...
l'heure de la priere. Les voix se melangent et nous arrivent comme en pluie, rythmees par la baguette des professeurs qui tape sur le bureau.
POur une fois nous sommes prets avant eux...petit tour dans le marche en bas de la rue, installe autours des rails du chemin de fer. Un train passe que ca ne derange personne.

Densite de population: 10 enfants au metre carre.
On a evite de peu une emeute. Meme le megaphone de POin POin n'y peut plus rien. Freestyle...
Decidemment, la baguette n'est pas le meilleur ingredient de la discipline. Ouf.

Equipe quelque peut fatiguee apres ces 18 representations. Un peu de repos durant les heures chaudes.
Avec frere Guillaume, nous allons chercher un peu d'horizon le long du fleuve. Regarder les petits bateaux et le bac qui font et refont la traversee pour deverser des marees humaines de l'autre cote, a Dala, ou nous ne pourront pas jouer cette annee.  Amertume.

La sieste aura porte ces fruits. De retour a la training school. Cette fois ci chez les filles. Nous sommes bien connus ici maintenant. Elles nous appellent de tous les coins. Ma naisy, U Sei Too (nom des personnages de l'annee derniere), Bilou bilou...
Retournons la prison, oublions la. On se sens pousser des ailes.
Le petit rituel qui nous rassemble avant de commencer, resonne fort...tchi tchi tchi, ouvre tes yeux, on donne tout, c'est parti. Une bonne demi heure d'impros au milieu des girls, en attendant un pick up qui en emmene une trentaine de plus venant d'une autre institution. C'est le delire absolu. Tout le monde et a fond. On va decoller. Ca a rit la dedans comme surement rarement.
Reste les petits visages derriere les grilles quand nous repartons. Ma gorge se serre, j'y peux rien.
Paikele, Ma temie, Tuppi...de nouveaux noms a rever, et le tube hip hop de Saisai qui cartonne vraiment partout. C'est drole, le hip hop birman...que peut-il bien revendiquer? de l'amour..

Le portrait du jour:

Mister POin POin,
notre maitre tchatcheur!