La quete du shan paoumbi et la chasse aux tresors

Comme promis nous sommes alles voir le lever de la grande pagode Shwe Dagon,
6 heure ce matin. Dans la nuit nous sortons et marchons pieds nus sur le marbre sacre.
Fraicheur et salutation au soleil.
Malgres l'heure matinale ca fourmille. Calmement.
Les fideles viennent faire leur priere et leurs donations avant de partir travailler...
un homme me prend la main pour m'y lire l'avenir. Cela semble bien s'annoncer.
J'ai presque envie de lui demander ce qui va se passer pour son pays..
Chakras et papilles en alerte,
nous mangeons dans la rue le meilleur mohinga que j'ai jamais goute
(c'est la soupe de poisson que l'on mange au petit dejeuner par ici, avec plein de piment hmmm).
Et puis on retrouve Soe Myat Thu et Yin pour aller au marche.
Mi Seb part de son cote pour ces neuf rendez vous de la journee! il doit voir du monde pour organiser notre venue dans certains endroits. Connexions internet souvent difficiles, les informations de vives voix sont bienvenues.
Soe Myat Thu, Olivier et Guillaume partent a la chasse aux accessoires, petites bricoles, se laissent inspirer par les etales et ramenent balais, tamis, passoires et autres modestes objets du quotidien pour leur donner une autre vie.
Nous partons avec Yin et Bastien dans un immense marche couvert, espece de labyrinthe fourmilliere, avec des grands placards dans lesquels des piles de tissus, de loungyis, des sacs, des habits, du shampoing, des gateaux, des tongs, des trucs se partagent le peu de place avec leurs vendeurs.
Il y en a partout, c'est a la fois folie et tranquille.
J'aime quand ca va vite comme ca. On n a pas vraiment le choix, on fait.
On s'ecoute a fond, on parle comme on peut, echange, on joue des situations, parle de nos personnages a la vendeuse de tissus pour qu elle nous aide a choisir.
C est drole, elle ressemble un peu a Ma temie, un personnage de BD integre dans notre histoire (que va jouer Soe Myat thu, travesti...), une matronne birmane qui mene son mari a la baguette ( le mari, Tuppi, ce sera Guillaume, hi hi).
Bref, c'est comme si on se connaissait un peu mieux a la fin de la matinee.
Et quand on voit revenir les trois autres, on sent qu'ils ont eux leur aventure aussi.
Tout ca te happe, te retourne, te rentre partout. Epuises on fait le point autours d'un riz frit.
Il nous manque le costume de base, nous avons opte pour le pantalon shan (vetement simple, tenue traditionnelle d'une des ethnies minoritaires du pays). Mais il semble de plus en plus rare en centre ville, introuvable meme.
Tandis que Oliv et Guigui retrouve Poin POin et le langage des mains, nous repartons avec Bastien et Soe Myat Thu dans le Pick up de Maung Maung. On trace, on sort de la zone reperee, toujours plus loin dans les entrailles de cette ville aux ressources infinies. On finit dans un marche encore plus immense sur cinq etages, du gros, du detail, de tout. On cherche le shan paoumbi...c'est par la, non par ici, il faut monter, oui, la, non encore un etage..plus on monte et plus ca s occidentalise, on approche du 5 eme ciel toujours bredouille, ca commence a etre tres drole malgre la fatigue, on est comme trois aventuriers dans une grande jungle pleine de lianes absurdes, on a quand meme failli acheter des pijamas...berf, apres avoir trouve tout en haut le royaume shan qui n'avait plus de pantalon, on nous renvoie en bas, quasi a l entree, dans un recoin miraculeux ou on trouve...deja?
on retraverse la ville. C'est fou ici. Ca m'etonne encore. C'est tellement vivant, des fois je me demande comment c'est possible avec ce qui se tend derriere. bon...
Derriere dans le pick up, ecroulee contre les montants,j'ai trouve ma place dans le traffic, la chaleur des echappements, le bruit, des visions, une usine a Bouddha dore, on recupere les autres et on repart a l'oppose chez Tan Zin le percussionniste pour recuperer ces instruments. La nuit tombee, on tombe en embouteillage,  ca y est  ca chante,  la fatigue debride les esprits,  le spectacle  continue de s'ecrire et de nous exiter.
On traverse un pont, il y a de moins en moins de lumiere dans la rue, je ne sais plus ou on va. C'est pas grave, me laisse porter. Et puis  d'un coup c'est magique, Tan Zin est la dans la nuit, on marche a la lueur du portable de Soe Myat jusqu' a la petite maison de bambou eclairee a la bougie. C'est chez lui, il est en grand sur le poster du mur, et puis tous les nats de la Birmanie (esprits veneres) sont reunis la, alignes derrieres ses instruments de musique et nous regardent. Au dessus, les poules dorment alignees sur leur perchoir. J'hallucine, nous sommes chez Tan Zin, il nous presente son pere, sa femmes et sa petite fille...
Cette journee se termine chez l'indien au dahl, avec un bon gout de piment dans la bouche.
Demain matin depart pour Setse, la plage du bout du monde, ou nous allons creer le spectacle.
A bientot Rangoon, on revient dans 10 jours.
Bonne route!

Comments

[Rose]

Ca donne envie de voyager....

[NicoSimonElise]

Mais qu'est-ce qu'on fout ici ? Simon grince de ses futures dents: Sarko veut arrêter les 35h. Ca vous semble loin tout ça, hein ? Tant mieux, profitez bien, écrivez encore toutes ces nouvelles, ça fait du bien de vous lire. Bien l'bonjour à Ang San Su kyi!

[bilou]

Ah que c'est bon!
Je suis de tout coeur avec vous.
Que le grand esprit de l'imagination guide vos pas .
Ici rien d'interesant:
pouvoir d'achat,blablabla,etc...
je vous salut.
le bilou